"Le Mercure Arethusana arethusa (Denis\u00A0& Schifferm\u00FCller, 1775) est un papillon qui, actuellement, n\u2019est pas consid\u00E9r\u00E9 comme menac\u00E9 au sein des Listes rouges de France et d\u2019Europe mais dont la distribution appara\u00EEt cependant en d\u00E9clin. Le Conservatoire d\u2019Espaces naturels des Hauts-de-France pr\u00E9serve deux des trois stations restantes en r\u00E9gion. Sur la base de captures-marquages-recaptures et d\u2019observations r\u00E9alis\u00E9es entre 2013 et 2019 sur les deux derni\u00E8res populations du d\u00E9partement de la Somme, nous avons \u00E9tudi\u00E9 les param\u00E8tres d\u00E9mographiques, la mobilit\u00E9 des individus et leur utilisation des habitats. Les effectifs des populations ont \u00E9t\u00E9 estim\u00E9s avec une certaine pr\u00E9cision puisque les marges d\u2019erreur des estimations pour un niveau de confiance de 95\u00A0% \u00E9taient comprises entre 13 et 19\u00A0% selon les sites et les ann\u00E9es. Des variations importantes d\u2019effectifs, de plus de 50\u00A0%, ont \u00E9t\u00E9 relev\u00E9es entre certaines ann\u00E9es et refl\u00E8tent les tendances observ\u00E9es au niveau national dans le cadre des suivis des communaut\u00E9s de papillons de jours. Durant les trois ann\u00E9es de suivis, la taille des populations est la plus \u00E9lev\u00E9e entre le 20 ao\u00FBt et le 30 ao\u00FBt. Le pic de vol des femelles intervient entre trois et six jours apr\u00E8s celui des m\u00E2les et dure moins longtemps. Selon les sites et les ann\u00E9es, la dur\u00E9e de vie moyenne est comprise entre 5,75 et 12 jours. Le sexe ratio m\u00E2les/femelles est de 1,18 en 2018 et de 1,28 en 2019. Si le contexte des sites \u00E9tudi\u00E9s (faible superficie, isolement) n\u2019a pas permis d\u2019\u00E9tudier les capacit\u00E9s de dispersion d\u2019A.\u00A0arethusa, nous avons constat\u00E9 que l\u2019esp\u00E8ce se d\u00E9place peu dans ce contexte. La\u00A0distance moyenne de d\u00E9placement est de 86,46\u00A0\u00B1\u00A06,34 m apr\u00E8s au moins trois recaptures (n\u00A0=\u00A081). La\u00A0distance maximale relev\u00E9e entre deux captures est de 333\u00A0m. Les pelouses qui pr\u00E9sentent une hauteur de v\u00E9g\u00E9tation rase (6,57\u00A0\u00B1\u00A02,39 cm), avec des affleurements crayeux (8,21\u00A0\u00B1\u00A07,35 % par m\u00B2) et un recouvrement riche en Festuca ovina Gr. (22,6\u00A0\u00B1\u00A09,54 % par m\u00B2), constituent les habitats larvaires. Si\u00A0ces milieux constituent \u00E9galement les habitats pr\u00E9f\u00E9rentiels des adultes, les pelouses plus ferm\u00E9es et jeunes ourlets calcicoles apparaissent compl\u00E9mentaires car elles offrent des ressources nectarif\u00E8res qui sont faibles sur les pelouses les plus rases en p\u00E9riode de vol du papillon. Nos r\u00E9sultats conduisent \u00E0 faire \u00E9merger une question de conservation\u2009: comment faire coexister sur des petits espaces des dynamiques spatiales et temporelles de la v\u00E9g\u00E9tation permettant d\u2019assurer une disponibilit\u00E9 en ressources et en habitats n\u00E9cessaires \u00E0 l\u2019accomplissement du cycle de vie d\u2019A.\u00A0arethusa\u2009? Dans des paysages domin\u00E9s par les grandes cultures, nous soulignons le r\u00F4le fonctionnel des prairies, jach\u00E8res et bandes enherb\u00E9es pour renforcer les populations en place et reconnecter les espaces fragment\u00E9s." . "2022"^^ . . . "Meire, G. & Bruneau, M. 2022. \u00C9cologie et conservation du Mercure Arethusana arethusa (Denis & Schifferm\u00FCller, 1775) (L\u00E9pidopt\u00E8re\u2009: Satyrinae) en Hauts-de-France. Naturae, undefined(1)." . "2022"^^ . _:b70017770 "10.5852/naturae2022a1" . _:b70017770 . _:b70017770 . _:b70017770 . "Meire & Bruneau (2022)" . . "10.5852/naturae2022a1" . "Meire & Bruneau (2022)" . "Le Mercure Arethusana arethusa (Denis\u00A0& Schifferm\u00FCller, 1775) est un papillon qui, actuellement, n\u2019est pas consid\u00E9r\u00E9 comme menac\u00E9 au sein des Listes rouges de France et d\u2019Europe mais dont la distribution appara\u00EEt cependant en d\u00E9clin. Le Conservatoire d\u2019Espaces naturels des Hauts-de-France pr\u00E9serve deux des trois stations restantes en r\u00E9gion. Sur la base de captures-marquages-recaptures et d\u2019observations r\u00E9alis\u00E9es entre 2013 et 2019 sur les deux derni\u00E8res populations du d\u00E9partement de la Somme, nous avons \u00E9tudi\u00E9 les param\u00E8tres d\u00E9mographiques, la mobilit\u00E9 des individus et leur utilisation des habitats. Les effectifs des populations ont \u00E9t\u00E9 estim\u00E9s avec une certaine pr\u00E9cision puisque les marges d\u2019erreur des estimations pour un niveau de confiance de 95\u00A0% \u00E9taient comprises entre 13 et 19\u00A0% selon les sites et les ann\u00E9es. Des variations importantes d\u2019effectifs, de plus de 50\u00A0%, ont \u00E9t\u00E9 relev\u00E9es entre certaines ann\u00E9es et refl\u00E8tent les tendances observ\u00E9es au niveau national dans le cadre des suivis des communaut\u00E9s de papillons de jours. Durant les trois ann\u00E9es de suivis, la taille des populations est la plus \u00E9lev\u00E9e entre le 20 ao\u00FBt et le 30 ao\u00FBt. Le pic de vol des femelles intervient entre trois et six jours apr\u00E8s celui des m\u00E2les et dure moins longtemps. Selon les sites et les ann\u00E9es, la dur\u00E9e de vie moyenne est comprise entre 5,75 et 12 jours. Le sexe ratio m\u00E2les/femelles est de 1,18 en 2018 et de 1,28 en 2019. Si le contexte des sites \u00E9tudi\u00E9s (faible superficie, isolement) n\u2019a pas permis d\u2019\u00E9tudier les capacit\u00E9s de dispersion d\u2019A.\u00A0arethusa, nous avons constat\u00E9 que l\u2019esp\u00E8ce se d\u00E9place peu dans ce contexte. La\u00A0distance moyenne de d\u00E9placement est de 86,46\u00A0\u00B1\u00A06,34 m apr\u00E8s au moins trois recaptures (n\u00A0=\u00A081). La\u00A0distance maximale relev\u00E9e entre deux captures est de 333\u00A0m. Les pelouses qui pr\u00E9sentent une hauteur de v\u00E9g\u00E9tation rase (6,57\u00A0\u00B1\u00A02,39 cm), avec des affleurements crayeux (8,21\u00A0\u00B1\u00A07,35 % par m\u00B2) et un recouvrement riche en Festuca ovina Gr. (22,6\u00A0\u00B1\u00A09,54 % par m\u00B2), constituent les habitats larvaires. Si\u00A0ces milieux constituent \u00E9galement les habitats pr\u00E9f\u00E9rentiels des adultes, les pelouses plus ferm\u00E9es et jeunes ourlets calcicoles apparaissent compl\u00E9mentaires car elles offrent des ressources nectarif\u00E8res qui sont faibles sur les pelouses les plus rases en p\u00E9riode de vol du papillon. Nos r\u00E9sultats conduisent \u00E0 faire \u00E9merger une question de conservation\u2009: comment faire coexister sur des petits espaces des dynamiques spatiales et temporelles de la v\u00E9g\u00E9tation permettant d\u2019assurer une disponibilit\u00E9 en ressources et en habitats n\u00E9cessaires \u00E0 l\u2019accomplissement du cycle de vie d\u2019A.\u00A0arethusa\u2009? Dans des paysages domin\u00E9s par les grandes cultures, nous soulignons le r\u00F4le fonctionnel des prairies, jach\u00E8res et bandes enherb\u00E9es pour renforcer les populations en place et reconnecter les espaces fragment\u00E9s." . . .